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QUELQUES POINTS D'HISTOIRE...

La première croisade et Pons de Balazuc

Sous le règne du Capétien Philippe Ier, elle fut prêchée en 1095 par le pape Urbain II au concile de Clermont-Ferrand. Elle se constitua en deux expéditions: celle des « pauvres gens » qui fut exterminée avant d'atteindre la Palestine et celle des « Barons », bien organisée, qui conquis Jésuralem le 15 juillet 1099.
C'est à celle-ci, partie durant l'été 1096, qu'a participé Pons de Balazuc, dans les rangs des troupes du Comte de Toulouse, Raymond IV, sous la responsabilité spirituelle d'Adhémar de Monteil, évêque du Puy. Pons, ami de Raymond IV, dit aussi Raymond de Saint-Gilles, eut de hautes responsabilités dans l'expédition; il rencontra Raymond d'Aguilhers, jeune chanoine du Puy, avec qui il écrit l'histoire de cette croisade (Historia Francorum qui ceperunt Jerusalem) destinée à l'évêque de Viviers.

Le récit qui commence seulement à partir de l'étape de Scutari en Albanie, avait pour but de rétablir la vérité sur le comportement des Croisés face aux calomnies dont ils étaient l'objet.
Pons de Balazuc fut tué au siège d'Arcos (Tripoli au Liban), quelques jours avant la prise de Jérusalem en juillet 1099. L'histoire fut poursuivie ensuite par son ami ; il en est conservé six manuscrits dont trois écrits au XIIIe siècle.

La croisade contre les Albigeois au XIIIe siècle.

Une hérésie se développe dès le XIe siècle dans le Midi de la France: ce sont les Cathares (les purs). En 1208, après le meurtre de son légat, le pape Innocent III fit prêcher une croisade contre les « Albigeois » soutenus par le Comte de Toulouse, Raymond VI. Le roi de France, Philippe-Auguste, ne participa pas directement aux combats menés en son nom par Simon de Montfort; la guerre, qui ne prit fin qu'en 1229 sous la régence de Blanche de Castille, mère de Saint Louis, amena de graves désordres et de nombreuses destructions dans le Midi.

L'« Estime » de 1464

Cette « Estime », document de recensement fiscal composée de 90 feuilles (178 pages), est le document le plus complet sur le village au Moyen Âge. C'est un état des propriétés, des maisons et des redevances réalisé du 24 au 29 août 1464 pour le mandement de Balazuc (le village fortifié et les hameaux de Servières, Chauzon et Pradons). Parmi les propriétaires, il y avait une dizaine de nobles (archidiacre de Viviers, les seigneurs de Rochecolombe, Vogüé, Ribes, etc) dont le sire de Balazuc était le plus important.
Sont cités: une forge, un four banal, des muletiers, un aubergiste, un menuisier-tonnelier, de nombreuses maisons avec jardin et grange (chazal) et du cheptel. La plupart des résidants sont propriétaires de terres hors du village.
Des noms, encore employés aujourd'hui pour désigner les quartiers, sont mentionnés: la Tour, la Tour d'Eté, le Portail Neuf, Chastel-Vieilh, la Rue publique ainsi que tous les lieux-dits des environs. A Balazuc, Servières et Audon il y a 63 évaluations de biens qui représentent autant de familles.
La population s'élevait entre 450 et 500 personnes ( 300 aujourd'hui) sans compter la famille du sire de Balazuc, ses officiers divers et le personnel de service. Bien des patronymes se retrouvent aujourd'hui: Fabregoule, Tastevin, Ranchin, Mollier, Mouraret...

Balazuc et les Guerres de religion

Le protestantisme fut introduit en Vivarais en 1527. Certains nobles se convertirent mais d'autres restèrent fidèles au catholicisme, comme les seigneurs de Balazuc. De nombreuses batailles eurent lieu entre les deux camps.
En 1570 l'armée du huguenot Coligny traversa le Vivarais installant de nombreuses places fortes protestantes autour de Balazuc dont Uzer, Lagorce, Vogüé. Après la Saint-Barthélémy en 1572, la guerre redoubla d'intensité avec la prise de nouveaux villages par les Réformés. Balazuc se trouva isolé comme bastion catholique: il est aisé d'imaginer l'émoi des habitants et du seigneur, les sentinelles sur les remparts et la défense des portes.
Après la Paix de la Rochelle (1573) le calme revenu fut à nouveau rompu en 1575 par les coups de mains effectués par les uns ou les autres contre les villages.
Sous l'influence d'Olivier de Serres, seigneur du Pradel à Villeneuve-de-Berg, une rencontre fut organisée entre les adversaires au Château de la Borie, demeure du sire de Balazuc. Un traité y fut signé qui amena 10 ans de paix en Vivarais alors qu'on s'entretuait dans le reste du pays... En 1585 les combats reprirent dans la région, épargnant encore Balazuc. En 1592 on reparla encore de paix au Château de la Borie mais en 1593 les Protestants prirent Aubenas et en chassèrent Guillaume de Balazuc.
Pourtant le 27 juillet 1594 un traité solennel de paix mettait fin aux combats en Vivarais, signé par le seigneur de Balazuc pour les Catholiques.
Entre 1619 et 1628 les hostilités reprirent sous la régence de Marie de Médicis et Guillaume de Balazuc retrouva ses fonctions de chef militaire. Des armées protestantes et catholiques importantes dévastèrent à nouveau l'Ardèche, où les places fortes changent de main à plusieurs reprises.
Jusqu'en 1629 où le roi Louis XIII et Richelieu en personne viennent battre les Protestants à Privas avec l'aide des troupes de Guillaume de Balazuc. Puis l'armée royale descendra sur Alès, en s'arrêtant à Vogüé où a couché le roi.
Malgré toutes les vicissitudes des temps, Balazuc est sorti indemne d'un siècle de guerres de religion.